Entreprendre et minimiser les échecs : la solution MVP

Entreprendre et minimiser les échecs : la solution MVP
Date de publication : 17/08/2018

La raison fondamentale pour laquelle certains entrepreneurs échouent est la suivante :

Très souvent, ils construisent des produits dont personne ne veut. En effet, vous pouvez avoir la meilleur équipe du monde, un énorme financement et une exposition médiatique hors norme, l’ultime test de validation reste le passage devant votre public : La soumission du produit aux critiques du client final. S’il ne veut pas de votre produit prétendu “révolutionnaire" aux dix milles fonctionnalités censées lui changer la vie, votre entreprise est en voie d’échec.

Alors comment viser juste ?

La réponse à cette question tient en trois lettres MVP (Minimum Valuable Product): il s’agit d’une version allégée de votre produit qui remplit la proposition de valeur et peut être lancée tout étant rapidement améliorable. L’objectif est d’apprendre au fil des versions de notre MVP.

Au final, à travers cette démarche, nous souhaitons construire un produit qui correspond aux attentes de notre cible.

Exemple: un vélo est un potentiel MVP d’une voiture car ces deux produits ont en commun de respecter la proposition de valeur suivante : permettre à l’utilisateur de se déplacer d’un point A vers un point B .

Pourquoi commencer par un MVP ?

Parce qu’il est important de concevoir son entreprise comme une expérience et non un business au moins dans ces débuts. En effet un “business" part du principe qu’un marché existe et qu’il est connu de manière exhaustive. Une expérience examine “l’hypothétique" marché et apprend de lui afin de délivrer le produit adéquat.

“Vos clients les plus insatisfaits sont votre plus grande source d’apprentissage." – Bill Gates, ex-PDG de Microsoft

Dans ce sens, nous affirmons qu’il faut attaquer votre prétendu marché avec un MVP dans un premier temps. Ensuite, vous devrez faire évoluer la version initiale en fonction des retours de vos clients. Dans notre exemple ci-dessus les clients seront un temps satisfaits de leur vélo et reviendront vers vous avec des remarques et des plaintes:

“Pour de longues distances, votre produit n’est pas adapté" diront les uns.

“On doit constamment pédaler et c’est de plus en plus difficile surtout en côte" diront les autres.

Partant de ces constats, cela coule de source que la fonctionnalité manquante est un moteur. Il permettra ainsi de réduire les efforts de l’utilisateur et parcourir de plus longues distances.

La version suivante sera donc pourvu d’un moteur, d’un casque pour la protection de l’utilisateur.

Vous reprenez ce même procédé de récolte d’informations, et vous aurez de nouveaux avis :

  • “Pourquoi toutes vos motos sont elles rouges ?";
  • “Pourrait-on avoir une version moins voyante ?";
  • “En famille, votre modèle n’est pas pratique"

Les besoins sont encore plus clairs :

  • Plus d’espace
  • Diversification de la gamme de couleur

De ce pas, vous vous empressez de vous sortir une nouvelle itération de votre produit : une voiture pour répondre au besoin d’espace. Vous en faites une version standard qui sera accessible à un public déjà conquis. Vous solliciterez un effort financier de la part des clients désireux d’avoir une autre couleur que le rouge.

L’autre grand avantage de cette méthode, qui n’est pas des moindres, est de vous permettre de faire du sur-mesure tout en privilégiant l’aspect économique. En effet, fabriquer un vélo est largement moins coûteux en ressources humaines et financières que construire une voiture. De cette manière, vous maîtrisez votre investissement.

De plus, vous avez la possibilité de faire payer vos clients dès le lancement du produit initial. Vous pourrez gagner les fonds nécessaires pour effectuer vos évolutions et fonctionnalités des versions suivantes.

Minimum… mais à quel point ?

Pour construire un MVP efficace il vous faut d’abord faire l’inventaire de toutes les fonctionnalités de votre supposé produit. Ensuite vous devez établir de façon claire sa proposition de valeur (qu’est ce que votre produit fait ? Vous vous en souvenez?) . Enfin, après avoir effectué ce travail, éliminez les fonctionnalités dites “utiles mais pas nécessaires". En d’autres termes pour être plus explicite : les fonctionnalités à conserver sont celles qui sont indispensables à la proposition de valeur .

Voici une illustration :

Si vous souhaitez lancer un fastfood et que votre proposition de valeur est la suivante:

“Vos plats chauds à emporter en moins de 5 minutes"

Une fonctionnalité utile serait : “Au bout de 10 commandes, le client a droit à une réduction de 10% sur ses prochaines commandes"

Ainsi, vous rendez votre produit complexe par anticipation des besoins du marché. Par conséquent, vous êtes amené à mobiliser des ressources pour penser et construire cette fonctionnalité.

Dans les faits : votre fastfood est situé dans un quartier d’affaires et vos clients sont des cadres supérieurs qui ne désirent pas avoir sur eux une carte de fidélité qui indique le nombre de fois où ils ont mangé dans ce nouveau fast food qui ne fait de la grande cuisine. Ils veulent payer, être servi au plus vite et retourner à leurs occupations.

Pour votre part, avec votre envie d’anticipation et votre précipitation, vous avez perdu du temps et retardé votre lancement sans réels motifs.

Cet exemple de “fonctionnalité utile mais pas nécessaire" est basique et suffisamment simple à éliminer lorsque vous réalisez que personne ne la veut.

Certaines seront plus contraignantes. Pour éviter d’être prisonnier des choix que vous faites, allez au plus simple, tenez vous à votre proposition de valeur et construisez brique par brique.

L’auteur:

Glenn est développeur web et entrepreneur. Il écrit régulièrement des articles sur l’entrepreneuriat que nous vous invitons à retrouver sur son profil Linkedin.

Auteur :
Valentin Brulin

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