L’association, étape clé de la création d’une startup, suscite de nombreuses questions, incertitudes. C’est également source d’un certain nombre de chimères qu’il est urgent de balayer. Chaque association est une histoire différente qui ne se réalise jamais exactement dans les mêmes conditions que la précédente ; pourtant certaines actions, décisions dans le process d’union peuvent rapidement mener à la catastrophe. Nous avons recueilli l’ensemble des questions qui nous ont été posées sur Cofondateur, et avons tenté de faire un petit résumé à travers celles qui nous paraissent les plus pertinentes.
C’est la première question qu’il faut se poser. Pourquoi devrais-je m’associer ? Est-ce que je ne devrais pas rester seul pour aller plus vite dans mes décisions, le développement de mon projet, et ne pas tergiverser ?
Notre avis : On s’associe pour plusieurs raisons, mais avant tout pour ne pas être seul. Entreprendre en solo, c’est n’avoir personne pour nous remettre en question. Personne pour partager nos succès et nos échecs, personne pour affronter les obstacles, les épreuves. La solitude est probablement la plus grande douleur de l’entrepreneur, l’épée de Damoclès qui précipitera sa chute. Entreprendre c’est choisir un mode de vie basé sur l’ambition, l’adrénaline, aussi bien que sur le risque et l’incertitude. Ne pas partager, c’est intérioriser, et intérioriser quand on entreprend, c’est mourir.
On s’associe également (et surtout) par complémentarité. Notre cursus, nos expériences, notre apprentissage général nous ont conféré un certain nombre de compétences, mais on ne peut pas être bon dans tout. Ainsi, un porteur de projet au profil Business (développement commercial), sera désarmé face aux problématiques techniques auxquelles il doit faire face lors du montage de son projet. Il se mettra alors en quête d’un associé développeur, capable de l’accompagner techniquement dans son aventure, et de mettre en place la plateforme web/mobile en question. C’est le cas de figure que j’ai personnellement rencontré, et celui qui nous a poussé, mon associé et moi même, à créer Cofondateur.
Pour conclure sur cette question, rappelez-vous ce proverbe africain : « Seul on va plus vite, ensemble on va plus loin ».
Reprenons l’exemple de notre profil Business qui va chercher un développeur pour que son projet prenne forme. Le premier endroit qu’il va explorer, et c’est bien normal, c’est son cercle proche (amis, famille). La question est justement : Peut-on s’associer avec un ami ou un membre de sa famille ?
Notre avis : C’est un sujet épineux. L’avantage, c’est que vous vous entendrez toujours mieux au départ avec un ami ou quelqu’un de votre famille. Vous le/la connaissez depuis longtemps, vous savez comment il/elle réagit, ses qualités ses défauts… Mais avez-vous déjà travaillé ensemble ? Et plus généralement, avez-vous eu à affronter ensemble des obstacles, de l’adversité ? Le problème d’un ami ou d’un membre de la famille c’est justement que c’est un ami ou quelqu’un de votre famille. Si dès le premier obstacle survenu, sa réaction vous étonne, vous surprend, aurez-vous les mots pour lui en parler sans sacrifier votre relation ? Je ne dis pas là que c’est incompatible. L’exemple de Michel et Augustin, amis depuis les bancs de l’école, est là pour le prouver ; mais de nombreux sentiments sont engagés et peuvent rendre la situation critique.
L’idéal c’est bien sûr de s’associer avec une personne avec qui vous avez déjà collaboré. Vous avez travaillé ensemble, connu des succès, des échecs, des difficultés, et êtes conscients de ses forces et faiblesses. Vous connaissez son volume de travail, mais également la manière dont elle s’organise. C’est réciproque. Vous avez là d’excellentes bases pour vous associer.
Voici une question qui revient assez souvent. Au bout de combien de temps dois-je m’associer avec une personne qui je pense est celle dont j’ai besoin pour avancer ?
Notre avis : Pas tout de suite, c’est certain. Certains utilisateurs de notre plateforme, lors d’un premier contact avec un développeur commencent par : « Bonjour, seriez-vous intéressé de vous associer avec moi et de prendre 20 % dans la société ? « . C’est un peu comme si vous demandiez à une femme que vous avez rencontré la veille si elle veut vous épouser, et ce dès le lendemain. Certains de nos utilisateurs, après s’être associés officiellement très (trop) rapidement, ont divorcé/changé les statuts/coulé la boîte, et ce quelques mois seulement après ! Un mauvais choix d’association, souvent trop hâtif, peut propulser un super projet dans le mur, et ce bien plus vite qu’on ne le croit.
Il faut absolument prendre le temps de se connaître. Travailler ensemble, échanger, boire un (des) verre(s), retravailler, mettre en évidence ce qui ne va pas chez l’un ou chez l’autre, reboire un (des) verre(s), pour créer une relation. Plus que ça, il est important de poser dès le départ ses ambitions et valeurs personnelles. L’excellent Oussama Amar, de The Family, fait un parallèle assez intéressant entre l’association et le mariage. Pour lui, s’associer sans avoir pris le temps de se connaître véritablement, c’est un peu comme si au bout de quelques années de mariage, vous vous rendiez compte qu’une personne veut des enfants, et pas l’autre. On court à la catastrophe.
Nous avons travaillé sur le projet Cofondateur pendant quasiment deux ans avec Loïc, qui allait devenir mon associé. Deux ans en collaboration simple, sans avoir signé quoi que ce soit, sans déposer la société. Ne pas gagner un centime sur ce projet, vivant sur les activités extérieures de ce dernier. Deux ans pour poser nos ambitions personnelles, nos valeurs. Beaucoup sont similaires, une multitude sont différentes. Mais nous savons lui et moi ce que l’autre attend, et surtout nous nous connaissons.
Pour résumé, je pense personnellement que la personne avec qui on s’associe ne doit pas être un ami au départ. Si elle ne le devient pas, c’est qu’il y a un problème, et qu’il faut se tourner vers quelqu’un d’autre.
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