Raphael Gioanni, Laurent Papillon et Fouad Kather sont les cofondateurs de Moovisor, une plateforme qui met en relation les amateurs de sport avec les infrastructures de sport et loisirs.
Dans cette interview, nous avons fait la rencontre de Raphael et de Laurent, qui nous présentent plus en détail leur projet, et qui nous racontent leur rencontre sur Cofondateur.fr.
Témoignages.
Raphael : Je m’appelle Raphael Gioanni et j’habite sur Nantes. J’ai suivi une formation en comptabilité, gestion et finance. Je me suis lancé dans l’aventure Dillup qui est par la suite devenue Moovisor en décembre 2016. Je m’occupe de la stratégie commerciale du projet et des partenariats.
Laurent : Je m’appelle Laurent Papillon, j’ai 43 ans et je suis père de trois enfants. Je suis dans l’informatique depuis plus de 15 ans. Actuellement, je suis le CTO de Moovisor.
Raphael : Moovisor est une plateforme qui permet aux amateurs de sport de pouvoir trouver, comparer et réserver facilement leur prochaine expérience de sport et de loisir. Littéralement, Moovisor signifie « Les conseillers pour bouger ». Aujourd’hui on propose essentiellement nos services en Loire Atlantique, mais nous souhaitons à termes développer notre activité au niveau national.
Notre plateforme constitue également un outil pour les structures de sport et de loisirs, en leur permettant de diffuser leur activité et de communiquer. Nous leur proposons un espace de gestion et de vente en ligne qu’ils peuvent intégrer sur leur site internet et sur leur page Facebook. Ils ont également un accès en backoffice pour renseigner leurs prestations, alimenter leur planning et bénéficier d’un module de paiement. Nous les aidons à construire leur e-réputation via des formulaires d’avis envoyés aux clients ; et nous avons un système de relance SMS pour limiter les désistements le jour de l’activité. Notre outil permet donc aux prestataires de digitaliser leur produit.
Raphael : L’idée est venue alors que j’échangeais avec un loueur de paddle qui rencontrait une réelle problématique de gestion. Il gérait ses réservations avec un agenda papier, et sa communication web était très limitée parce que cela n’était pas son domaine. Par ailleurs, il n’avait ni le temps ni l’argent pour développer un site internet avec un système de réservation. Sa situation m’a alors mis la puce à l’oreille, et je me suis demandé s’il existait un outil pour satisfaire son besoin.
On a par la suite rencontré un problème similaire avec Fouad, un de mes associés. Il avait envie de se mettre à la box, mais parmi les sites internet qu’il a consultés, la majorité n’était pas à jour. On s’est alors rendu compte qu’il existait également un besoin du côté des consommateurs et qu’il y avait quelque chose à faire.
Étant tous les deux issus du monde de la comptabilité et de la gestion, un de nos premiers réflexes a été de trouver quelqu’un qui possédait des compétences techniques. On a trouvé Laurent sur Cofondateur.fr, qui est aujourd’hui notre troisième associé.
Laurent : Le hasard. Je cherchais à changer de travail, et je suis tombé sur un article qui parlait de Cofondateur.fr. L’idée m’a intéressé et j’ai donc posté mon annonce pour tester. J’étais déjà sensibilisé au monde de l’entrepreneuriat. Par le passé, j’ai fait plusieurs tentatives de création d’entreprises. Mais je n’étais pas dans cette optique lors de mon inscription sur Cofondateur.fr.
Raphael : On a réfléchi aux deux options. On a d’abord fait réaliser des devis pour connaitre le prix d’une marketplace. En moyenne, ça allait nous coûter entre 35 000 et 50 000€. On avait pas le budget pour cela. On a alors préféré ouvrir notre capital et trouver un associé.
Raphael : On a eu l’idée en décembre 2016, et on a décidé de travailler sur le projet avec Fouad en janvier 2017. On a commencé par réaliser des études de terrain auprès des prestataires et des utilisateurs. En février 2017, on a posté notre annonce sur Cofondateur.fr, et en mars 2017, on a rencontré Laurent. On lui a tout de suite fixé des objectifs. On souhaitait travailler sur un outil open source et pouvoir présenter un prototype à des investisseurs et des incubateurs. Il a respecté les objectifs, on a trouvé un incubateur et on s’est associé tous les trois.
Raphael : Cela s’est fait progressivement. Fouad était à 100% sur le projet dès le départ, et moi j’ai fait une rupture conventionnelle en juin 2017 pour le rejoindre. Laurent, quant à lui, a attendu de voir si tout se passait bien avec l’incubateur avant de franchir le pas en novembre 2017. Au départ, il travaillait en remote depuis chez lui. Aujourd’hui on a déjà pu constituer une petite équipe de 6 personnes. On a recruté deux stagiaires sur la partie technique, une chargée de communication digitale et une business développeur. Le projet s’agrandit ! [rire].
Laurent : Ils m’ont fait une proposition et je l’ai accepté tout de suite. Je n’ai pas cherché à savoir si je pouvais avoir plus ou moins bien.
J’ai assisté à la conférence de Mathilde LEMEE, CTO, au Web2day à ce sujet. Elle expliquait que la répartition des parts dépendait du moment où vous entrez dans la société. Si vous êtes là dès le début, vous pouvez demander au moins 20%. Cependant, si le projet est déjà bien avancé, on ne peut pas prétendre à autant. On serait plus autour de 4 à 10%.
Raphael : Laurent nous a répondu une semaine après notre inscription. En parallèle on a aussi rencontré deux autres personnes qui avaient des profils très différents. Avec Fouad, mon autre associé, on a décidé assez rapidement de travailler avec Laurent.
Laurent : Je n’ai pas fait beaucoup de recherches. J’ai regardé quelques projets, mais comme rien ne me plaisait, je ne suis pas allé plus loin. Puis, un jour une personne m’a contacté pour parler de son projet. Lors de notre rencontre, il m’a précisé qu’il souhaitait que je fasse un apport en capital, ce que je ne pouvais pas faire. Après cela, j’ai été un peu refroidi et je me suis dit que tous les porteurs de projets de Cofondateur.fr allaient chercher un apport financier. Peu de temps après, Raphaël m’a contacté. Je lui ai tout de suite dit que je n’avais pas d’argent à investir dans le projet. C’est alors qu’il m’a dit qu’il ne cherchait pas de l’argent, mais du temps.
Raphael : Le premier conseil que j’ai à donner c’est de ne pas se lancer seul. On a tous des compétences, mais quand on se lance dans une startup, il y a beaucoup de choses à maîtriser et cela n’est pas évident. Dans une startup on ne peut pas tout gérer seul, cela n’est pas possible. Dans notre projet par exemple, Fouad et moi n’avaient absolument aucune connaissance en développement.
Ce que je conseille aussi dans un premier temps, avant même de chercher un prestataire, c’est de s’intéresser soi-même à la partie technique. Il faut apprendre ce qu’est qu’une landing page, essayer de lancer un site sur Wix, faire des maquettes, etc. Cela nous permet de mieux appréhender la partie technique pour savoir de quoi on parle.
Laurent : Pour moi, il faut apprendre à se connaître personnellement, et à connaître ses associés. Je conseille de ne pas signer tout de suite. C’est comme dans un CDI ou un mariage. Il faut se laisser le temps. Cela me paraît important car cela va déterminer si on peut travailler avec les personnes ou non. Il faut apprendre à faire confiance à ses associés, et apprendre à gérer les potentielles tensions qui peuvent survenir.
Un de mes autres conseils, qui est également une règle de vie, est de garder une place pour sa vie privée. Comme je vous l’ai dit, j’ai trois enfants, et il était hors de question que je sacrifie ma vie de famille. J’évite de mélanger la famille et le travail. Après, il faut avouer qu’au fil du temps, mes associés sont devenus des amis.
Pour moi, cela reste une très bonne expérience. Je fais des choses que je n’aurais jamais pu faire dans une entreprise plus importante. Travailler dans une startup m’a permis d’apprendre des nouvelles choses sur la partie technique et d’apprendre aussi sur moi. Par exemple, j’ai appris à être pragmatique, ce qui n’est pas forcément évident pour un développeur [rire].
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